Chapitre IV : La vie secrète des victimes
L'atmosphère était lourde après les révélations de la petite fille. Je ne pouvais m'empêcher de penser au lien entre l'homme mystérieux et les capsules d'oxygène. Je savais que je devais rester discret et approfondir mes recherches sans éveiller les soupçons. La vérité était là, quelque part, et je devais la dénicher coûte que coûte.
Dans l'obscurité de la nuit, je me suis aventuré dans les bas-fonds de la ville d'Ihokane, un endroit où les rumeurs disaient que l'on pouvait trouver des informations sur tout et n'importe quoi. Les rues étaient étroites et mal éclairées, et les ombres semblaient cacher mille secrets. Je savais que je devais être prudent et ne faire confiance à personne. Chaque pas me rapprochait du cœur de ce réseau obscur, mais chaque pas me plongeait également dans un danger potentiel.
Mon premier contact dans ces bas-fonds était un homme appelé Raphaël, un informateur dont la réputation n'était plus à faire. J'ai réussi à le rencontrer dans un bar miteux, où l'air était vicié et les regards méfiants. Raphaël était assis à une table, à l'écart, semblant attendre quelqu'un. Je me suis approché de lui avec prudence.
Tout en gardant un œil sur les autres clients du bar, je me suis penché vers Raphaël et, discrètement, j'ai sorti une capsule d'oxygène de ma poche. "Raphaël, j'ai besoin d'informations sur ça", ai-je murmuré, en lui montrant la capsule sans laisser les autres apercevoir ce que je tenais. Raphaël m'a regardé avec un sourire narquois et m'a demandé ce que je pouvais lui offrir en échange de ces informations. Nous avons finalement conclu un marché.
Alors que Raphaël se penchait vers moi pour partager ce qu'il savait, j'ai ressenti un frisson dans le dos. Les enjeux étaient élevés, et je ne pouvais m'empêcher de me demander si j'étais prêt à affronter ce que je m'apprêtais à découvrir.
Raphaël a pris une gorgée de son verre et a commencé à me parler à voix basse. "Ces capsules d'oxygène sont un marché juteux, et elles circulent par des canaux souterrains. Les gens sont prêts à payer le prix fort pour avoir accès à un air pur et respirable, surtout depuis la catastrophe. Il y a des entreprises légales qui en produisent, bien sûr, mais elles ne peuvent pas répondre à la demande. Alors, certains groupes criminels se sont engouffrés dans la brèche pour tirer profit de la situation."
Je l'écoutais attentivement, tout en gardant un œil sur les autres clients du bar. Raphaël poursuivit : "L'homme que tu cherches est probablement lié à l'un de ces groupes. Ils sont très prudents et n'aiment pas attirer l'attention sur eux. Mais je connais quelqu'un qui pourrait t'aider à remonter la piste. Son nom est Léon, et il travaille comme intermédiaire pour l'un de ces groupes. Il pourrait te donner des informations sur l'homme en question et sur la manière dont les capsules sont distribuées."
Je remerciai Raphaël et lui glissai discrètement quelques billets en échange de ses informations. Avant de quitter le bar, il me mit en garde : "Fais attention, John. Ce monde est dangereux, et tu pourrais te retrouver dans une situation délicate si tu ne fais pas profil bas. Et n'oublie pas que tout le monde a un prix, même les personnes en qui tu as le plus confiance."
Les paroles de Raphaël résonnèrent dans ma tête alors que je me dirigeais vers la sortie du bar. Je savais que je devais rester vigilant et ne pas me laisser aveugler par ma quête de vérité. Les ombres de la ville d'Ihokane étaient pleines de dangers, et je devais avancer avec prudence.
J'ai passé les jours suivants à chercher Léon, en évitant soigneusement d'attirer l'attention sur moi. Finalement, après de nombreuses heures passées à fouiller les rues sombres et les bars louches de la ville, j'ai réussi à le localiser. Léon était un homme discret, aux allures de caméléon, capable de se fondre dans la foule sans se faire remarquer. Je l'ai approché avec prudence, me présentant comme un acheteur potentiel de capsules d'oxygène.
Au début, Léon se montra méfiant, mais je réussis à gagner sa confiance en lui montrant que j'avais les moyens de payer. Nous avons discuté des prix et des modalités de livraison, puis je lui ai posé des questions sur l'homme mystérieux que je cherchais. Léon hésita un instant, puis me révéla que cet homme était en effet impliqué dans le trafic de capsules d'oxygène et qu'il entretenait des liens étroits avec plusieurs hauts responsables de la ville. Cependant, il refusa de me donner plus d'informations, craignant pour sa propre sécurité.
Je savais que j'étais sur la bonne voie pour résoudre cette affaire, mais je devais encore rassembler plus de preuves avant de pouvoir mettre un terme au trafic de capsules d'oxygène et à ces meurtres. Alors que je m'apprêtais à quitter Léon, mon téléphone se mit à vibrer dans ma poche. C'était Frank.
"John, le maire est sur mon dos à propos de l'affaire. Il veut des résultats et il les veut maintenant", me dit-il d'un ton pressé. "As-tu trouvé quelque chose de concret sur le lien entre les victimes et notre suspect ?"
Je lui expliquai ce que Léon m'avait révélé et lui dis que je pensais que l'homme mystérieux était lié au trafic de capsules d'oxygène, ainsi qu'à la mort des jeunes femmes. Frank me remercia pour les informations et me promit de poursuivre de son côté pour en savoir plus sur les liens entre les victimes et l'homme en question.
Pendant ce temps, Léon avait observé notre conversation et semblait désormais plus enclin à partager des informations. "Les filles, celles que l'on retrouve mortes, elles sont impliquées dans le trafic de capsules", me confia-t-il en baissant la voix. "L'homme les utilise pour transporter les capsules dans la ville. Elles sont plus discrètes, moins susceptibles d'éveiller les soupçons. Mais si l'une d'entre elles se fait prendre ou tente de trahir le réseau, elle est éliminée sans pitié."
Cette révélation me glaça le sang. Je remerciai Léon et quittai rapidement les lieux, me hâtant de rejoindre mon appartement pour rassembler mes pensées et mettre au point un plan d'action. La pluie lourde et acide tombait sans relâche sur la ville d'Ihokane, comme pour refléter l'atmosphère sombre et oppressante qui régnait autour de cette affaire.
Une fois chez moi, je me mis à réfléchir aux informations que j'avais recueillies et aux liens entre les victimes, l'homme mystérieux et le trafic de capsules d'oxygène. Il était évident que les choses étaient plus complexes et plus dangereuses que je ne l'aurais cru au départ.
Alors que je me perdais dans mes pensées, mon téléphone sonna à nouveau. C'était encore Frank qui m'appelait depuis la scène d'un nouveau crime.
"John, viens vite. On a découvert un autre corps dans une ruelle sombre. J'ai l'impression que cela pourrait être lié à notre affaire", me dit-il d'une voix grave.
Je me hâtai de quitter mon appartement et me dirigeai vers le lieu du crime, l'angoisse et la détermination mêlées. La pluie acide continuait de s'abattre sur Ihokane, rendant les rues encore plus sinistres et glauques. En arrivant sur les lieux, je vis Frank qui m'attendait, les traits tirés par la fatigue et l'inquiétude.
"Regarde ça", me dit-il en me montrant le corps de la jeune femme, étendu sur le sol humide et souillé par la pluie acide. "On dirait qle même procédé que les autres victimes. Et regarde ce que j'ai trouvé près d'elle."
Frank me montra un sac qui appartenait vraisemblablement à la victime. À l'intérieur, il y avait un kit respiratoire, utilisé uniquement par ceux qui se rendaient dans les souterrains d'Ihokane.
En examinant le kit respiratoire et le sac de la victime, je me demandais pourquoi une jeune femme d'apparence BCBG se rendrait dans les souterrains d'Ihokane. Avant de prendre une décision trop hâtive, je décidai d'enquêter davantage sur la victime et ses motivations.
“John, on ne peut pas descendre dans les souterrains sans en savoir plus sur cette fille et pourquoi elle s'y rendait", me dit-il, déterminé à éclaircir cette affaire. "Je vais me renseigner sur son identité et son passé. Toi, continue à enquêter sur l'homme mystérieux et les autres victimes."
Frank semblait soulagé que je ne me jette pas tête baissée dans les souterrains sans réfléchir. "Tu as raison, Franck. Il vaut mieux ne pas prendre de risques inutiles. Je continuerai de mon côté à chercher des informations sur le réseau et l'homme mystérieux."
Je passai les jours suivants à enquêter sur la jeune femme retrouvée morte avec le kit respiratoire. Après avoir découvert son identité, je réussis à retracer son parcours et à comprendre qu'elle menait une double vie. En apparence, elle était une femme issue d'un milieu aisé, mais elle avait des liens avec le monde souterrain, la prostitution et les trafics qui s'y déroulaient.
Plus j'en apprenais sur elle, plus je me rendais compte que les souterrains étaient le point central de cette affaire. Malgré les mises en garde de Frank, je décidai finalement de m'y rendre seul pour découvrir la vérité.
J'ai appelé Frank pour l'informer de mes intentions.
"Frank, je sais que tu penses que c'est dangereux, mais je dois aller dans ces souterrains", dis-je, résolu à poursuivre mon enquête. "Je te tiendrai au courant de mes découvertes et je serai prudent."
"John, je t'en supplie, ne va pas là-bas. C'est bien trop dangereux, et je crains que tu ne te mettes en danger inutilement. Fais-moi confiance."
Les insistances de Frank à ce que je n'aille pas dans les souterrains commençaient à m'intriguer. Pourquoi insistait-il autant ? Serait-ce possible qu'il cache quelque chose ? Son regard semblait trahir un certain malaise, et cela ne faisait qu'accroître mes soupçons.
"Frank, je comprends tes inquiétudes, mais je dois savoir ce qui se passe là-bas. Si tu ne peux pas me dire pourquoi tu es si réticent, alors je n'ai pas d'autre choix que de le découvrir par moi-même", dis-je, déterminé à percer le mystère qui entourait cette affaire en raccrochant le combiné.
Je me préparai donc à descendre dans les souterrains d'Ihokane, équipé de ma lampe-torche, de mon arme et de mon kit respiratoire. Tout en m'enfonçant dans les profondeurs de la ville, je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que Frank me cachait et pourquoi il tenait tant à m'éloigner de cet endroit.