Alexeï

Chapitre I : Les cendres de Volgograd

Fred 4.0
3 min ⋅ 03/06/2023

Je m'appelle Alexeï et j'ai vingt-quatre ans. Autrefois, j'étais un jeune soldat russe mobilisé pour défendre mon pays lors de l'opération militaire spéciale en Ukraine.

Mais la guerre a rapidement pris une tournure terrible, les soldats devenant des machines à tuer sans âme ni conscience. J'ai vu mes camarades assassiner, torturer et violer des civils innocents sans distinction de sexe ou d'âge. Cette guerre a laissé en moi des traumatismes qui me hantent encore aujourd'hui.

Tout a basculé après notre défaite à Bakhmut. Prigojine, le dirigeant de Wagner, a organisé un coup d'État contre Poutine et a rassemblé les lambeaux de l'armée russe pour marcher sur Moscou. Face à la chute imminente du pouvoir, de nombreux États de la Fédération de Russie ont déclaré leur indépendance, plongeant le pays dans une guerre civile sanglante.

La Tchétchénie, en quête de pouvoir, s'est emparée de Volgograd avant de se lancer à l'assaut de la base de missiles stratégiques de Kapoustine Iar.

Le monde entier a alors pris conscience de la gravité de la situation, craignant que les armes ne tombent entre de mauvaises mains. L'ONU a voté une résolution pour récupérer et détruire l'arsenal russe. Mais l'opération était déjà trop tardive pour Kapoustine Iar. Les troupes de Kadyrov ont réussi à s'emparer de la base et en tentant de déployer les missiles, une erreur ou un sabotage a déclenché une explosion, entraînant toutes les têtes nucléaires dans un cataclysme aux répercussions mondiales.

Ce qui restait de l'ancien territoire russe était désormais ravagé, les survivants tentant de s'accrocher à la vie dans un monde de dictatures, de groupes paramilitaires et de sectes. Les rescapés isolés cherchaient à passer les frontières pour retrouver la liberté, mais il n'y avait plus aucun espoir dans cet enfer terrestre.

Je suis devenu un nomade, parcourant les terres dévastées en quête de nourriture, d'eau et d'abris. J'ai rencontré des communautés de survivants, chacune avec sa propre histoire et son propre destin. J'ai vu des groupes se battre pour le pouvoir, d'autres chercher à reconstruire un semblant de civilisation. Mais malgré les différentes approches, tous ont été confrontés à la dure réalité de la vie après la guerre civile. Dans ce monde ravagé, je suis devenu un témoin de l'histoire, un chroniqueur de la tragédie humaine. J'ai vu la naissance de nouvelles sociétés, de nouveaux espoirs, mais aussi la disparition de ceux qui ont succombé à la violence et à la folie. J'espère qu'un jour, notre humanité pourra se relever de cette destruction et rebâtir une Russie plus juste. Je me trouvais parmi ces survivants, cherchant désespérément un moyen de quitter cette terre brûlée. J'avais traversé de nombreux obstacles pour arriver jusqu'ici, échappant aux bandes de pillards et aux mercenaires sans scrupules qui erraient dans les rues, cherchant à dépouiller les plus faibles. Mais malgré tous ces dangers, j'avais réussi à atteindre la frontière, là où les gardes avaient abandonné leur poste depuis longtemps. Je n'avais pas beaucoup de bagages, seulement quelques provisions et mon arme, mais cela me suffisait.

Je marchais depuis plusieurs jours maintenant, évitant les patrouilles ennemies et les zones radioactives. Mes pas m'avaient conduit jusqu'à la ville de Volgograd, non loin où se trouvait jadis la base de missiles nucléaires.

La ville n'était plus que l'ombre d'elle-même, réduite en cendres et en ruines. Les bâtiments délabrés étaient recouverts de poussière et de débris, et le silence régnait en maître sur les rues désertes.

C'est alors que je l'ai vue, au détour d'une rue, une jeune femme qui semblait être aussi perdue que moi. Elle avait les cheveux noirs comme l'ébène et les yeux vert émeraude, qui paraissaient briller malgré l'obscurité qui enveloppait la ville.

Je l'ai abordée, cherchant à savoir qui elle était et ce qu'elle faisait ici. Elle m'a expliqué qu'elle était à la recherche d'une vieille amie qui avait disparu depuis la catastrophe. Nous avons échangé nos histoires et j'ai appris qu'elle s'appelait Elena et qu'elle avait vécu à Volgograd avant que la guerre n'éclate. Elle m'a également dit qu'elle avait entendu parler d'une communauté qui avait réussi à survivre non loin d'ici. Nous avons décidé de nous mettre en route ensemble, espérant trouver cette communauté et peut-être, enfin, un endroit où nous pourrions nous installer et reconstruire quelque chose de nouveau. Nous avons marché pendant des heures, épuisés et affamés, mais l'espoir nous maintenait en vie.

Nous avons finalement trouvé la communauté dont nous avions entendu parler, nichée dans un petit village à l'abri des regards indiscrets. Là-bas, nous avons trouvé des gens comme nous, des survivants qui avaient tout perdu, mais qui avaient décidé de se battre pour leur survie et celle de leur communauté. Nous avons travaillé ensemble, cultivant des champs, construisant des maisons, et créant une nouvelle vie à partir des cendres de Volgograd.

Et malgré toutes les horreurs que nous avions vécues, malgré les pertes et les douleurs, nous avions trouvé quelque chose de précieux : l'espoir et la solidarité qui nous avaient permis de survivre.

Fred 4.0

Par Fred 4.0

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