Chapitre V : L'usine
Je me réveille avant l'aube, dans la froideur mordante de la baraque. Mes os sont douloureux, mes muscles endoloris. Je n'ai pas bien dormi, encore une nuit de cauchemars où je vois Elena et Tatiana torturées, violées, tuées sous mes yeux impuissants.
Je me lève péniblement, les pieds nus sur le sol glacé. Je m'habille de mon uniforme sale et usé, que j'ai porté jour après jour depuis que j'ai été capturé. Je mange une pitoyable ration de soupe claire, accompagnée d'un morceau de pain rassis. Je me dirige vers l'usine, avec les autres esclaves qui traînent les pieds derrière moi. Nous sommes des fantômes, des corps sans âme, tous pareils dans notre uniforme gris, notre peau blafarde, nos yeux vides et notre expression résignée. La journée de travail est longue, épuisante, inhumaine. Nous sommes affectés à des tâches répétitives, sans fin.
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