Chapitre 07 - La corruption policière
Je suis pris par surprise lorsque les policiers m'ont arrêté sans ménagement. Encore sous le choc de la mort de Léa, je me laisse faire sans résistance. Je sais que la police est corrompue et que je ne peux rien dire qui puisse me disculper. Même face à l'interrogatoire musclé, je garde le silence, sachant que tout ce que je dirais sera retourné contre moi.
Je suis dans la salle d'interrogatoire, seul et menotté. J'ai été interrogé pendant des heures, la police cherchant désespérément à me faire parler. Ils ont usé de toutes les méthodes pour m'extorquer des aveux, utilisant la violence et la torture pour me faire céder. Mais je suis resté muet, gardant le silence face à leurs accusations. Je savais que la police était corrompue jusqu'à la moelle et que toute parole que je prononcerais pourrait être utilisée contre moi.
Soudain, Frank entre dans la pièce. Les autres policiers sortent immédiatement, me laissant seul avec lui. Son visage est grave et il me regarde droit dans les yeux.
"John, écoute-moi attentivement. Tu dois absolument réorienter ton enquête maintenant. Tu ne sais pas dans quoi tu t'es embarqué et tu pourrais mettre ta vie en danger", dit-il d'un ton sérieux.
Je suis surpris par sa réaction, ne m'attendant pas à ce qu'il prenne ainsi la parole. Mais je reste méfiant, sachant désormais que Frank est impliqué dans cette affaire.
"Pourquoi me dis-tu cela, Frank ? Tu fais partie de ceux qui ont tout orchestré", répondis-je, gardant mon calme malgré la situation.
Frank soupire, "Tu as raison, je suis impliqué dans cette affaire. Mais crois-moi, tu ne sais pas ce que tu risques en continuant à chercher la vérité. Il y a des gens très haut placés qui ne veulent pas que la lumière soit faite sur cette affaire."
Je reste silencieux, réfléchissant à ses paroles. Frank a l'air sincère, mais je ne peux pas m'empêcher de me méfier de lui.
Il se lève et me regarde une dernière fois avant de partir. "Réfléchis bien, John. Ta vie est en danger."
Je suis libéré peu après et je rentre dans mon bureau, constatant que tout a été fouillé. Frank a clairement mis ses menaces à exécution. Je me questionne sur la manière dont je pourrais faire tomber ce réseau.
Je décide de contacter un ancien juge avec qui j'ai travaillé par le passé. Je l'appelle, en prenant garde à ne pas mentionner l'affaire de corruption policière de peur d'être écouté. Après avoir échangé quelques banalités, je lui demande si nous pouvons nous rencontrer pour discuter d'une affaire urgente. Il accepte et me donne rendez-vous dans son bureau.
Je m'avance dans le bureau du juge, une pièce sombre et étouffante, où la lumière du jour ne pénètre que faiblement. Les rideaux sont tirés, enfermant l'espace dans une ambiance morbide. Des piles de dossiers jonchent le sol et les étagères, témoignant de la charge de travail du juge, mais aussi de son obsession pour l'ordre et la classification.
Le juge, un homme petit et maigre, m'accueille avec un sourire forcé et m'invite à m'asseoir. Il sort une bouteille de whisky de son tiroir et m'en sert un verre. Nous échangeons des banalités pendant quelques minutes, mais je sens que quelque chose ne va pas.
Le juge est nerveux, agité, comme s'il avait quelque chose à cacher. Je décide de prendre les devants et de lui parler de l'affaire des meurtres des jeunes femmes, le lien avec le trafic de capsule et la police. Le juge sursaute à mes paroles et boit une gorgée de whisky pour se donner du temps. "Je ne sais pas de quoi vous parlez, John. Je n'ai rien à voir avec cette histoire de trafic ", répond-il d'un ton sec. Je n'en crois pas un mot, mais je décide de ne pas insister, sachant que je suis en territoire hostile. Je décide donc de changer de sujet, pour ne pas éveiller ses soupçons.
Nous continuons à discuter pendant quelques minutes, mais je sens que le juge est de plus en plus tendu. Il tripote nerveusement quelque chose dans sa poche. Et puis soudain, il sort et avale une capsule d'oxygène d'un coup sec.
Mon cœur rate un battement en réalisant que le juge est impliqué dans le réseau de corruption. Je suis pétrifié, ne sachant pas quoi dire ou quoi faire. Le juge me regarde avec un air de satisfaction, comme s'il avait accompli une mission importante. "Je crois que vous devriez partir maintenant, John. Vous avez été très indiscret en venant me voir, mais je ne vous en tiens pas rigueur. Prenez soin de vous", dit-il d'un ton faussement amical. Je suis sous le choc, ne sachant plus quoi penser.
Comment vais-je faire pour faire tomber ce réseau ? Je suis au bord de l'épuisement, mais je sais que je ne peux pas abandonner désormais.
Il est temps de passer à l'action. Je sors du bureau du juge en hâte, laissant derrière moi l'odeur de tabac froid et de corruption. Je me retrouve seul dans la rue, cherchant désespérément une solution à cette situation impossible.