Enquête dans les rues d' Ihokane

Chapitre 06 – Léa

Fred 4.0
5 min ⋅ 10/05/2023

Assis à mon bureau, je repensais aux paroles étranges des deux hommes dans les souterrains. Ils semblaient en savoir plus que ce qu'ils voulaient bien me dire, et j'avais l'impression que quelque chose se tramait dans mon dos.

Je décidai de lire le dossier sur les policiers corrompus, dans lequel Franck m'avait prétendument impliqué. À mesure que je lisais, je me rendais compte de l'ampleur de la corruption dans la ville d'Ihokane. Les policiers corrompus paraissaient avoir des liens avec des trafiquants de drogue, des proxénètes et d'autres criminels. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que tout cela était lié aux meurtres de femmes que Franck m'avait demandé d'enquêter.

Je décidai d'appeler Franck pour le prévenir que je revenais des souterrains et que je n'avais rien trouvé d'intéressant. Sa réaction était étrange. Il paraissait surpris, comme s'il avait quelque chose à cacher. Je commençai à me méfier de lui de plus en plus.

Alors que je reprenais mes esprits, mon téléphone sonna de nouveau. C'était Léa, la prostituée qui m'avait aidée précédemment. Elle semblait anxieuse et avait besoin de me parler en privé. Elle avait des informations sur les policiers corrompus et le trafic de capsules d'oxygène. Je décidai de la rencontrer dans un snack de la vieille ville.

Je quittai mon bureau et me dirigeai vers le snack de la vieille ville pour rencontrer Léa. La pluie acide tombait dru, et les flaques d'eau opaque reflétaient les néons défaillants des enseignes lumineuses. Le parapluie magnétique que j'avais acheté pour me protéger de la pluie avait des batteries qui semblaient faiblir, car il ne faisait plus beaucoup de bruit lorsqu'il évaporait les gouttes d'eau. Heureusement que j'ai une batterie de rechange.

Je traversai les longues rues désertes, jonchées de détritus et de débris de toutes sortes. Les routes étaient défoncées, et je devais sauter par-dessus les nids-de-poule pour éviter de me blesser. Les zeppelins bourdonnaient leur message publicitaire au-dessus de ma tête, illuminant le ciel nocturne de leurs lumières clignotantes et écrasant les étoiles avec leur taille imposante.

L'air était vicié, et je pouvais sentir l'odeur de la pollution qui se mêlait à celle de la pluie acide. Je serrai le parapluie magnétique avec force, essayant de rester concentré sur ma mission malgré la tension qui régnait dans l'atmosphère.

Je finis par arriver au snack de la vieille ville, un petit établissement mal éclairé qui semblait sortir tout droit d'un film noir. J'entrai, et la chaleur m'accueillit avec soulagement. Le lieu était bondé, et les conversations allaient bon train malgré le bruit assourdissant de la pluie qui frappait le toit en tôle ondulée.

Je cherchai Léa du regard, mais elle était introuvable. C'est alors que mon téléphone sonna, et je vis son nom s'afficher sur l'écran. Elle m'indiqua qu'elle était en retard, mais qu'elle arriverait bientôt. J'attendis donc, assis à une table au fond du snack, observant les allées et venues des clients qui paraissaient tous avoir quelque chose à cacher.

La tension était palpable, et je me sentais observé. J'étais sur mes gardes, prêt à réagir à la moindre menace. J'observais les hommes et les femmes autour de moi, essayant de trouver des indices sur la corruption qui régnait dans la ville d'Ihokane.

Finalement, Léa arriva, essoufflée et visiblement nerveuse. Elle s'excusa pour son retard et m'expliqua qu'elle avait eu du mal à se frayer un chemin dans les rues défoncées et bondées de la ville. Nous nous installâmes à une table, et elle commença à me parler de son expérience dans le monde de la prostitution et du trafic de capsules d'oxygène.

Léa m'a révélé des informations explosives sur les policiers corrompus, leur implication dans le trafic de drogue et de capsules d'oxygène. Elle avait peur pour sa vie et avait besoin de mon aide pour sortir de cette situation dangereuse. Mais alors que nous discutions, Frank entra dans le snack.

Léa se mit à trembler de plus en plus et je sentais sa panique grandir à chaque instant. Soudain, elle se leva brusquement et se précipita vers les cuisines en murmurant qu'elle devait partir immédiatement. Je la suivis, curieux de savoir ce qui se passait.

Nous traversâmes les cuisines en vitesse, manquant de renverser des plats et des casseroles sur notre passage. Une fois dans la ruelle à l'arrière du snack, Léa se mit à courir à perdre haleine. Je la suivis de près, essayant de la rattraper pour comprendre ce qui se passait. Elle finit par se réfugier dans un immeuble abandonné, à bout de souffle et en larmes.

Je tentai de la calmer en la prenant dans mes bras, mais elle continuait de trembler et de sangloter. Je lui demandai ce qui s'était passé, mais elle semblait incapable de parler. Je dus patienter quelques minutes avant qu'elle ne retrouve suffisamment ses esprits pour me raconter son histoire.

Léa continuait de pleurer, incapable de se calmer. Je la tenais fermement dans mes bras, cherchant à la réconforter comme je le pouvais. Après quelques minutes, elle finit par retrouver son souffle et me regarda droit dans les yeux.

"Je sais que je risque ma vie en te parlant, mais je dois le faire. Frank est dangereux, il est capable de tout pour protéger ses affaires. Je l'ai vu faire des choses terribles, John. Des choses dont je n'ose même pas parler."

Elle frissonna, comme si elle revivait en pensée les événements qu'elle venait d'évoquer. Je ne voulais pas la brusquer, mais je savais qu'il fallait que j'en sache plus. Je lui demandai alors de me raconter tout ce qu'elle savait sur Frank et son organisation criminelle.

Elle commença alors à me décrire, la corruption et la violence régnaient en maîtres. Elle m'expliqua que Frank était un des piliers du trafic de capsules d'oxygène, un commerce illégal qui rapportait des millions de crédits chaque année. Les plus riches pouvaient ainsi se payer des doses d'oxygène pur, tandis que les plus pauvres étaient contraints de respirer l'air pollué de la ville.

Léa m'expliqua que le trafic de capsules d'oxygène était bien plus complexe qu'il n'y paraissait. Les capsules contenaient en effet une drogue extrêmement addictive, qui rendait les consommateurs dépendants en quelques prises seulement. Frank avait ainsi mis en place un système de distribution sophistiqué, avec des dealers infiltrés dans les milieux les plus aisés de la ville.

Mais les prostituées étaient également utilisées comme mules pour acheminer les capsules dans les plus hautes sphères de la société. Léa avait ainsi été contrainte de transporter des capsules chez des politiciens influents, des riches industriels et même des membres de la police. Elle avait vu des choses terribles, des orgies décadentes où les participants se gavaient de drogue et de sexe sans aucun scrupule.

Je réalisai alors l'ampleur de la tâche qui m'attendait. Non seulement il fallait mettre un terme au trafic de capsules d'oxygène, mais il fallait aussi démanteler tout le réseau criminel qui gravitait autour de Frank. J'allais devoir affronter mon ami.

Léa continuait de me parler, livrant de plus en plus d'éléments sur le réseau criminel de Frank. Je l'écoutais attentivement, prenant des notes mentales pour ne rien oublier. Soudain, un coup de feu retentit, me faisant sursauter. Léa s'écroula alors dans mes bras, morte.

Je restai là, abasourdi, sans voix. Comment cela avait-il pu arriver ? Qui avait tiré sur Léa ? Était-ce un tueur à gages envoyé par Frank ? Frank lui-même ? Ou quelqu'un d'autre ?

Je sortis de l'immeuble abandonné et me retrouvai plongé dans la brume de la vieille ville. Une ombre s'échappa devant moi, courant à toute allure. Je me mis à sa poursuite, mes jambes luttant contre les rues défoncées et les flaques d'eau opaque.

Je courus pendant plusieurs minutes, me rapprochant de l'ombre à chaque pas. Soudain, elle disparut dans un dédale de ruelles sombres. Je retourne dans l'immeuble. Je reste là, à genoux, tenant son corps inerte dans mes bras, submergé par un sentiment de tristesse et de colère. Elle n'aurait pas dû mourir ainsi, elle ne méritait pas ça.

Fred 4.0

Par Fred 4.0

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